dimanche 16 février 2014

15ème Kitatanzawa Adventure Race (7 juillet 2013)

C'est terrible. Je viens de voir tout ce dont je n'ai pas parlé au mois de Juillet. Il y en a beaucoup. Pourrais-je un jour rattraper mon retard ? Si j'atteint un an de retard, j'abandonne ! Mais trêve de tergiversations et attaquons sans plus tarder.

Incroyable, je n'ai même pas parlé du trail de Kitatanzawa. Ah oui, forcément, je me suis fait doubler par Yuki dans le dernier kilomètre, il n'y a pas de raison que j'en parle ! Bon, c'est du passé maintenant, il y a prescription. En fait, j'avais fait un long rapport en anglais pour le forum de mon club. En voici la traduction.

Oui ! J'ai battu mon record. Mon record de lenteur sur une course ;)

Le 7 juillet 2013, Yuki et moi participions à la "15th Kitatanzawa 12h Adventure Race" (toujours la mode des noms à rallonge). La distance annoncée était de 44.24km, mais mon gps annonce 38.77km. Trois semaine plus tôt, à Sugadaira, j'ai mesuré 4km de plus que la distance annoncée...Mais les champions dans cette catégorie de "l'à peu près", ce sont les organisateurs de la Tokyo Nariki Forest Trail Run : 17km au lieu de 25km annoncé. Comme la plupart du temps, le gain d'altitude total n'était pas indiqué sur le site internet. Il y avait bien mention d'une différence d'altitude, mais elle correspondait à la différence entre les altitudes minimum et maximum. Pas très utile. Quoi qu'il en soit, mon gps annonce une dénivelée positive cumulée de 3300m, ce qui n'est pas mal par rapport à la distance. Et sachant qu'il y avait aussi de nombreuses portions "plates" avec pas mal de route aussi, vous pouvez imaginer que quand ça montait, ça montait !

Les données gps sont ici.

Il y avait deux vagues pour le départ. La première vague partait à 6:30 et la seconde à 7:00. Yuki et moi étions dans la seconde vague. La veille nous avons dormi dans des chambres communes (5 personnes par chambre, non mixte). Nous avions prévu un réveil à 4:20, mais tout le monde se réveillait vers 3:45. Je suis quand même resté dans mon futon jusqu'à 4:15, puis nous sommes allé prendre notre petit déjeuner. Nous étions aussi les derniers à quitter l'auberge pour le site du départ. D'après ce qu'avait lu Yuki, la queue pour les toilettes était très longue les années précédentes, alors la première chose que nous avons faite, c'était d'aller aux toilettes les plus éloignées du départ pour nous alléger un peu. Presque pas d'attente, bonne stratégie. C'est Erwan, dont j'ai parlé dans l'article sur le marathon de Katsuta, qui la veille, lors de la petite fête d'ouverture, nous avais donné l'astuce. Merci. Il courrait cette course pour la sixième fois. Ensuite nous avons rencontré Cory, un nambanner, qui restait dans le camping avec Don, un autre nambanner que nous avions rencontré sur le 100km d'Oshima.

Quelques images de la veille :

Sur la route de l’hôtel au site de la course (20 ou 30 min à pied) :



Le camping où a lieu le départ de la course.



Il y avait un petit pot de bienvenue. Heureusement que seule une (toute) petite partie des coureurs était présente, on a pu apprécier les quelques mets (et quelques discours) sereinement.



Mais revenons à la course. Avant le départ de la première vague, nous nous approchons et nous plaçons dans la queue du peloton, afin de prendre une bonne position dans la deuxième vague et éviter les bouchons. Erwan nous avait dit qu'il n'y aurait probablement pas trop de bouchons dans la deuxième vague parce que les coureurs sont censés être moins rapides. Ok, il n'a probablement jamais démarré dans la seconde vague. Le problème, ce n'était pas les bouchons dû à la seconde vague (quoique Yuki en a eu un peu), mais ceux dû à la première vague. J'étais très surpris d'atteindre les derniers coureurs de la première vague seulement 40 min après le départ ! Du coup, durant la seconde longue ascension (+900m), nous étions scotchés. Nous y avons probablement perdu plus de 30 min. Je n'aime vraiment pas ce système de vagues. On dirait que c'est juste un moyen de s'assurer que nous reviendrons l'année suivante pour cette fois démarrer dans la première vague. La première année est juste une sorte de qualification pour l'année suivante... Je n'ai jamais vu ça en France. Je pense que c'est mieux d'ajouter 2 ou 3 km de route large au départ pour diluer le peloton en fonction du niveau de chacun.

Photos du départ trouvées sur le web (merci aux auteurs) :


Et les bouchons. Le trail, une école de la patience !


J'ai démarré un peu plus rapidement que je le souhaiterais idéalement pour éviter les bouchons de la première vague. Yuki qui a démarré plus lentement a du attendre un peu dés la première côte (+400m). Pas moi. Ensuite il y avait une courte descente suivie de quelques km de route plate jusqu'au premier ravitaillement qui n'offrait que de l'eau. J'ai rejoint la queue de la première vague au début de la portion de route. Ils n'étaient pas si lents, alors je suppose qu'il y a eu beaucoup de bouchons durant la première côte. Après le ravitaillement, il y avait une côte très raide (+850m) dont l'ascension m'a pris environ 1h30 pour 4km. Parfois, il fallait juste attendre sur place jusqu'à ce que ça bouge à nouveau. Au moins on a pu économiser notre énergie sur cette portion. La descente suivante n'était pas si mal. Au moins on pouvait courir, même si ce n'était pas toujours à notre rythme. Pour moi, ça allait parce que je commençais déjà à avoir mal au genou gauche, donc je ne voulais pas aller trop vite. A ce moment je pensais qu'il aurait été plus raisonnable d'arrêter, mais bien sur je ne l'ai pas fait.

Puis venait le second ravitaillement avec des bananes et des concombres. Il va sans dire que j'ai choisi les bananes (je déteste le concombre). Ensuite nous grimpions 400m. Je me sentais toujours assez bien. Et la descente suivante n'était pas trop mal car ce n'était pas trop pentu et mon genou ma laissé un peu tranquille. J'ai oublié de dire qu'il faisait très chaud et j'ai été heureux de voir le 3ème (et dernier) ravitaillement avant d'attaquer la dernière grimpette (+850m). J'ai beaucoup bu, rempli mes 3 bouteilles de 50cl (jusqu'à maintenant je n'en remplissais que deux) et mangé rapidement deux pains à la pâte de soja (an pan). Ce n'est pas ce que je préfère habituellement, mais en course, ça passe bien.

J'ai commencé a avoir un peu plus de mal. Je progressais lentement, comme tout le monde d'ailleurs. Je commençais à payer mon manque d'entraînement. Puis à ma grande surprise, j'ai rattrapé Don, qui était parti dans la première vague et qui sur route est meilleur que moi à priori, puisqu'il avait mis deux heure de moins aux 100km d'Oshima. Il était assis sur le bord du sentier. D'après Cory, eux aussi manquaient d'entraînement, je suppose que c'est la raison pour laquelle Don était dans cet état. Il m'a suivit un moment, puis s'est reposé à nouveau. J'ai continué. Le dernier tiers de la côté a été assez éprouvant. Mais comme je m'y attendais, la descente le fut bien plus. Au sommet, nous avions droit à un verre de Coca. C'était délicieux. Puis, pas le choix, il fallait descendre. Mon genou m'avait déjà donné quelques alertes dans les précédentes petites descentes alors j'ai commencé en marchant. Puis j'ai essayé de courir lentement, mais très vite, j'ai ressenti une douleur aiguë dans mon genou, alors j'ai arrêté et marché à nouveau. Quand ça allait à nouveau mieux, j'ai réessayé de courir, puis à nouveau la douleur aiguë, etc etc...puis la pente s'est accentuée, et parfois, même en marchant je ressentais ce coup de poignard. Alors l'alternance course / marche est devenue une alternance marche / arrêt. J'ai quand même pu finir la course comme ça, en étant passé par des dizaines et des dizaines de personnes, comme au trail de Sugadaira. Et une de ces personnes était Yuki ! Comme je m'approchais de la ligne d'arrivée, je pensais que j'allais dire à Yuki que si elle ne peut pas me battre aujourd'hui, elle ne pourra jamais me battre (en fait elle m'a déjà battu récemment sur le trail de Nariki, mais bon...passons). Puis je l'ai vue, environ 1km avant l'arrivée. Elle m'a dépassé, sans pitié ;) et a fini en 7:24:29 alors que j'arrivais en 7:25:11.

C'était sa plus longue course jusqu'à présent. Elle a dit que cette course n'était pas si dure finalement. Elle se sentait bien tout le temps sauf dans la dernière descente où elle a pris une crampe. C'est effrayant. Maintenant je me demande si je vais pouvoir jamais la battre à nouveau ;)

Après avoir déguster nos Udon (épaisses pâtes de blé), nous avons rencontré Don là où l'on récupère nos sacs. Il m'avait redoublé dans la dernière descente, mais je ne l'avais pas remarqué. J'aurai bien aimé passé un peu plus de temps avec lui et Cory après la course, mais la seule chose à laquelle je pensais était prendre une douche et rentrer à la maison (OK, ça fait deux choses). J'étais très fatigué, pas seulement physiquement, mais aussi nerveusement avec le stress de la dernière descente.

J'étais déçu parce que j'espérais avoir moins mal au genou qu'à Sugadaira trois semaines auparavant, mais finalement ce ne fut pas le cas. Mais ça n'était pas pire, c'est déjà pas mal. Maintenant je n'ai plus qu'une course, la course de montagne du Mont Fuji, à la fin Juillet, mais elle est plus courte et ne fait que monter, donc il ne devrait pas y avoir de problèmes (on redescend en bus!). Ensuite je prendrai un peu soin de moi et m'accorderai du temps pour récupérer. J'essayerai de corriger mon déséquilibre musculaire (mon médecin a remarqué que mon tour de genou gauche était deux cm plus petit que le droit). Puis je reprendrais petit à petit.

Désolé d'avoir été si long ! Y-a-t'il encore quelqu'un pour lire que je suis désolé?

Voici les résultats :
Yuki 7:24:29 (314/1297 finishers et 19/98 chez les femmes de moins de 44ans)
Eric : 7:25:11 (316/1297 finishers et 120/472 chez les hommes de 40-49ans)
Don: 7:46:46 (163/472 chez les hommes de 40-49ans)
Cory: 7:59:20 (192/472 chez les hommes de 40-49ans)

Année / Nb. d'entrants / Nb. de Finishers / Taux de Fishiners
2013 / 1772 / 1297 / 73.2%
2012 / 1763 / 1509 / 85.53%
2011 / 1781 / 1413 / 79.3%
Le nombre de finishers est bas cette année, bien que le temps limite soit très large (12h pour 39km). Probablement à cause de la chaleur.

J'espère refaire cette course l'année prochaine, mieux entraîné et avec un départ dans la première vague !

samedi 8 février 2014

Juin 2013

Mardi prochain, 11 Février 2014, est un jour férie au Japon. Le Kenkoku Kinenbi (建国記念日) célèbre l’anniversaire de l'État japonais. Cette fête, dont l’origine remonte aux débuts de l'histoire du Japon, commémore la fondation de la nation et de la lignée impériale par le premier empereur cité par la tradition, Jinmu Tennô (cf. Wikipedia).

J'ai pris mon Lundi, j'ai donc quatre jours de vacances. Et comme aujourd'hui il fait froid, il neige, et je suis fatigué, c'est l'occasion de compléter ce blog afin d'éviter de prendre un an de retard (je n'en suis pas loin, comme vous avez pu le constater : non, nous ne nous promenons pas en short en hivers à Tokyo).

A propos des vacances, comme je n'ai pas pris tous mes jours les années précédentes, et que ces jours sont reportés sur l'année suivante, il me reste maintenant 33 jours pour cette année. Serait-il temps de revoir nos préjugés sur le faible nombre de jours de vacances au Japon? Humm, oui et non. Dans un premier temps, ça dépend de où on travail. Dans les entreprises, c'est plutôt deux semaines. Et souvent les japonais ne prennent pas ces deux semaines. Un de mes clients que j'ai vu hier, employé d'une entreprise, va travailler pendant le prochain jour férie. A l'université, on a 20 jours, mais là aussi, je pense que la plupart des japonais ne prennent pas ces 20 jours. Et même moi, dans cette ambiance, j'ai du mal à prendre tous mes jours. Mais je vais faire un effort ;)

Sur ce, passons au premier sujet de l'article. Désolé, pour le dépaysement il va falloir attendre encore un paragraphe, parce que là je vais parler de celui qui fait probablement la une de tous les médias en France, et pour cause, c'est le boss : François Hollande. Cette girouette est passé au Japon en Juin 2013. Il y a d'ailleurs fait une belle bourde en parlant du peuple chinois au lieu du peuple japonais, mais je crois que c'est passé inaperçu parce que le traducteur a eu la bonne idée de corriger. A cette époque il n'avait pas encore fait officiellement son coming out libéral, mais bon, je pense qu'il était déjà pas trop bien dans les sondages. Le bon côté de son passage, c'est qu'on a eu droit au champagnes et aux petits fours. Sans ça, je dois avouer que je n'y serais pas allé. Ben oui, c'est comme ça. Je suis gouverné par mon ventre.

Histoire de l'enfoncer encore un peu, mais si, mais si, c'est possible, je vais mettre ma moins belle photo, où il a l'air bien fatigué :


J'en profite pour mettre quelques images de l'Ambassade de France, avec son jardin sympathique.



Apparemment, c'était le moment de sortir ses beaux atours, mais on ne m'avait pas dit. Heureusement il n'y a pas de photos de moi et mon éternelle polaire ;)


Certes, Serge a bu du champagne, mais de toute façon il n'a pas besoin de ça pour se mettre dans ces états là ;) Ça a l'air d'un train comme ça, mais ne vous y trompez pas. C'est une cellule de rééducation pour les personnes inadaptées socialement. D'ailleurs sur la porte on voit que ceux qui tentent de s'enfuir sont vivement rappelés à l'ordre par le blaireau en chef (non je ne parle pas de François Hollande), avec éventuellement avec un léger électrochoc si nécessaire.


Voilà, voilà. Revenons aux choses sérieuses. Visite d'un petit jardin d'Iris nommé Horikirishobuen. Depuis la station du même nom, sur le chemin menant au jardin, nous pouvons voir quelques statues de divinités. Ici, ce sont les 12 signes du zodiaque chinois. Certains n'ont l'air pas commodes. A commencer par le cochon, notre signe à Yuki et moi (on préfère dire sanglier mais bon, là il ressemble quand même plus à un cochon).

 

Et un peu plus loin, place aux sept divinités du bonheur qui ont effectivement l'ai assez heureuse, sauf le petit gros du bout - oups, pardon ils sont tous petits et gros, je veux dire celui le plus à gauche - qui a l'air de mauvais poil. Il faut dire que c'est Bishamonten, le dieux des guerriers, donc il vaut mieux qu'il ait un air un peu sérieux tout de même.



A l'approche du jardin, je m’aperçois que nous l'avons déjà visité il y a quelques années. Il était plus beau à cette époque d'ailleurs, parce que nous arrivons un peu en fin de saison et les fleurs ne sont plus très nombreuses. C'est joli quand même.






Sur le chemin du retour, un patchwork comme le Japon sait si bien en offrir.



Pour finir ce mois de Juin, un petit tour du côté de Iidabashi, un quartier que les occidentaux aiment bien parce qu'il a un petit air familier. Il y a même un bouchon lyonnais. Et du pain au noix ou aux figues pas piqué des hannetons. J'ai couplé entraînement léger et repérage en cas d'un éventuel déménagement futur. En fin de compte je n'ai pas été trop emballé.

Je suis passé devant l'université Meiji dont le bâtiment principal est assez imposant.


Ce n'était pas la première fois, mais cette fois j'ai fait mon curieux et j'ai décidé d'aller voir l'intérieur, dans ma belle tenue de traileur. Et puis tant qu'a faire, j'ai pris l’ascenseur et appuyé sur le bouton affichant le nombre le plus élevé. Une fois là haut, il y avait un homme de ménage. Je lui demandé si je pouvais rentrer dans la salle de conférence où il y avait une grande baie vitrée et il m'a dit oui.

Cette fresque semble raconter une histoire, mais je n'ai pas tout compris. L'histoire de l’Humanité version bouddhiste peut être.


On dirait qu'il se passait un petit quelque chose, mais je ne sais pas ce que c'était. Décidément, je ne comprend pas grand chose, mais c'est pas grave, je suis habitué.


Et voilà la belle salle de conférence au dernier étage.


J'imagine quelques centaines d'années auparavant descendre ici une colline recouverte de bambous géants. Maintenant c'est une forêt de béton que je dois arpenter.


Ah, un collègue ;) Sébastien Chaigneau, un des meilleurs ultra-traileur français. 3ème de l'UTMF l'année dernière, il y sera encore cette année.


Un petit passage au temple Yasukuni, du moins dans le petit jardin qui le jouxte. C'est le fameux temple dont les visites annuelles du premier ministre Japonais font toujours l'objet de polémiques. En effet, ce temple célèbre notamment la mémoire de criminels de guerres, ce qui agace beaucoup les chinois, à juste titre.




Il y a aussi un musée retraçant l'histoire militaire du Japon, à tendance très nationaliste parait-il. Mais l'espace fumeur devant le musée, une antique caravane, est plutôt original.


Je repasse de l'autre côté de la rivière Kanda pour rejoindre la quartier d'Iidabashi, et voici le bouchon dont je parlais précédemment, au patronyme on ne peut plus adéquat : le Lugdunum.


Et un petit temple pour finir. Non mais, on est au Japon quand même.


Toutes les photos sont là : Hollande, le jardin d'Iris, et Iidabashi.

En exclusivité une photo de notre ballade du jour dont vous aurez le reportage en plein été si tout va bien. Pour info, il n'a pas autant neigé à Tokyo depuis 13 ans (voir plus selon les chaînes).