dimanche 28 octobre 2018

Race Report - 24th Teganuma Eco-Marathon (Half)

第24回手賀沼エコマラソン

Several nambanners were running around Lake Teganuma today (2018/10/28) for a half marathon.

Almost perfect weather (just a little warm for me, perfect for Yuki).

I finished in 37 position in my age group, 207 male, in 1:24:09, 16s faster than last year...well, it's better than 16s slower...


Yuki beat a more than 5 years old PB in 1:39:56 (sub 1:40, yeah!) and her position was 23 in her age group and 88 female.


Photos of Yuki and me, Yuri, Natsuka, Gildas, Yuichi, Takeshi, David, Shinichi by clicking on the following picture:



By the way, I haven't reported yet that Yuki ran the 2th Tokyo women trail run event two weeks ago (第2回東京女子トレイルラン大会), a trail run for women only, were she finished the 15km course in 1:35:16s, 3rd in her age group, 10th overall.

dimanche 7 octobre 2018

Compte Rendu de Course - 26ème Hasetsune Cup


07 octobre 2018. 63.5km 4500mD+.

C'est probablement la plus ancienne et la plus populaire des courses de trail au Japon à laquelle j'ai participé pour la première fois l'année dernière. J'avais finis 61ème homme en 10:38, mais je suis resté sur ma faim car j'ai eu mal au ventre les 12 derniers km de descente et je pensais (et pense toujours) qu'avec une bonne météo et dans un bon jour, je pouvais faire moins de 10h. Ce n'est qu'un chiffre mais bon, on est comme ça les coureurs, on voit un chiffre, on se dit celui-là il faut que je lui fasse sa fête, et puis voilà, on fonce tête baissée, comme un taureau enivré ou énervé ou enrhumé.

C'est ce que j'ai fait cette année. 31°C bien pesé au départ, 10h de course à venir, et on part tous à 200 à l'heure, les uns pour ce fameux sub10, les autres pour éviter les bouchons, d'autres encore juste pour suivre le troupeau, et moi pour un peu toutes ces raisons.

L'année dernière j'ai fait pareil et ça s'était pas trop mal passé si ce n'est cette fameuse dernière descente. Donc je me suis dis "bon ben on fait pareil quoi, et puis on verra bien". C'était pas très beau à voir, mais j'ai bien vu.

3L d'eau, mais 0.5L consommé pendant l'heure d'attente assis sur le sol graveleux du terrain de sport d'une école. Ça finit par faire mal aux fesses, surtout que j'ai de moins en moins de gras pour me protéger. La même quantité que l'année dernière car il avait fait aussi très chaud, et c'était passé. C'était passé juste, mais c'était passé. Jusqu'à cette fameuse...mais vous connaissez déjà le refrain.

C'est long!

Malgré le mal au cul, l'heure passe relativement vite grâce à la présence de Iku Suita, un japono-allemand ou germano-japonais rencontré à Utsushigahara avec qui on a papotté, et aussi juste derrière nous, Kohei Tsushima qui m'avait grillé dans la dernière montée du soto chichibu trail quelques semaines plus tôt. Tous, bien sur, à la poursuite du même objectif, le sub10. Pas de suspens, aucun d'entre nous n'y parviendra, mais Tsushima san sera celui qui se débrouillera le mieux en finissant 44ème homme en 10:45. Bravo! Iku va se tordre une cheville et abandonnera au premier ravitaillement, et moi je vais me traîner tout du long ou presque pour terminer en 12:09 à la 96ème position chez les hommes (plus 10 filles devant moi).

Les taureaux sont lachés!

Donc boom, c'est parti, coût d'envoi, tout le monde détale comme des lapins, heureusement qu'il y a des spectateurs au bord de la route sinon je crois qu'on s'éparpillerait dans tous les sens en faisant des petits sauts de cabris et en poussant des hululements de chouettes. Il y a des victimes. Il me semble reconnaître Yoko Noma, une bonne coureuse spécialiste des efforts au très long courts, qui est par terre à la recherche de sa chaussure qui a décidé de se faire la malle (plus tard, elle me confirmera que c'était bien elle). Ça démarre mal pour elle. Mais elle finira quand même 15ème femme et première des 50~60 ans, en 12:42. Bravo! Moi aussi je me fait un peu accrocher le pied, mais c'est sans conséquences.

1.4km de sprint sur route avant le premier engorgement. Sauf que je suis devant alors pas d'engorgement. L'heure d'attente et le sprint n'auront pas été vains. Ça ne veut pas dire que c'était une bonne idée pour autant.

C'est juste là que je rencontre Vincent Blanchot, un français qui m'avait contacté il y a deux ans à son arrivée au Japon pour avoir quelques renseignements sur les trails. Finalement on se rencontre en vrai. Pas pour longtemps. Taureau je suis taureau je reste (en fait je suis scorpion mais pour l'histoire on va rester sur le taureau), après quelques échanges je repars de plus belle, tête baissée. Comme lui va faire une pause toilette peu après, on ne se reverra plus. Il va être à cours d'eau au 22ème km, puis rejeter tout ce qu'il va ingurgiter à partir du 50ème mais parviendra à terminer la course malgré tout en 18:03. Bravo!

Je reste à fond donc, bien conscient que c'est trop rapide pour une course de cette longueur, mais au vue de l'expérience de l'année dernière, je me dis pourquoi pas. La différence, c'est que je bois beaucoup plus. Et j'ai toujours soif, malgré une consommation relativement importante. Je vois que ça descend trop vite. Je commence donc à me restreindre. J'ai donc encore plus soif. Donc je stresse et deviens omnibulé par le sujet. Mais la forme est encore là, alors tout va bien.


Enfin je me dit qu'il y a quand même quelque chose qui cloche quand je vois Nariaki Okawara me rattraper. Non mais qu'est ce que je fais devant lui. 2:36 au marathon, 7:36 au 100km, 245km sur 24h, 26h35 à l'UTMF, 8:40 à Hasetsune en 2015, n'en jetez plus! Bon, je l'ai passé il y a quelques mois dans les derniers hectomètres de la course de montagne du mont Fuji, mais c'était complètement exceptionnel, il a eu un jour sans. Là je me dis qu'il faut que vraiment que je me calme, et je le laisse passer. Il le fait avec réticence, mais je lui dis que je me sens plus rassuré si je suis derrière, parce que je n'ai rien à faire devant lui. Dans la foulée, je laisse passer un gars que j'avais vu 15j avant lors de ma reconnaissance de la course, qui m'avait suivit un bon moment, en se rapprochant petit à petit, et qui allait probablement me doubler à un moment ou à un autre, alors je lui ai facilité la tâche en me perdant un petit coup. Ben oui, j'arrivais au sommet d'un petit pic, je vois une jeune femme, je glisse et manque de m'affaler par terre, mais je me rattrape et fait bonne figure en courant de plus belle, tout droit, au lieu de prendre sur la droite.

Mais trêve de digression, j'ai revu ce type pas plus tard que le matin même, sur le podium avec Katsuichi Shimizu, un superbe cinquantenaire (je sais, je l'ai vu au bain, si vous ne me croyez pas, allez voir son profil sur sa page fb 清水勝一), et surtout rapide, que j'avais rencontré l'année dernière, ainsi qu'un troisième larron. Ils rendaient la coupe des vainqueurs par équipe de l'année précédente. Encore un sérieux client, quoi. Sur le podium, ils disaient qu'ils avaient eu de la chance parce que les meilleurs équipes avaient craqué, que eux allaient moins vite mais qu'ils avaient fini, et qu'ils espéraient refaire pareil cette année. En fait ni lui, ni Shimizu ne finiront la course.

Bon, je parle, je parle, mais pendant ce temps là ma forme prend la tangente. 1h30 de course et tout va à vau-l'eau en très peu de temps. Non, pas tout, j'exagère. C'est surtout les jambes. Plus rien dans les jambes. Les bras ça va pas mal. Les oreilles aussi. Mais les jambes quand même, c'est embêtant quand on doit monter et descendre 4500m. Si, vraiment c'est embêtant, ça devient beaucoup plus difficile. Faut essayer pour voir, vous comprendrez. Je me met assez rapidement en mode survie, sachant qu'il y a aussi le problème de l'eau. Je n'ai pas trop envie d'abandonner, par peur du qu'en dira t'on, et puis parce j'ai encore pu vérifier 15j plus tôt lors de ma reconnaissance qu'on peut récupérer d'un coup de barre. Alors j'ai continué en attendant de récupérer. Finalement j'ai continué jusqu'à la fin sans récupérer, mais je sentais que ça venait, si si. C'est dommage.

Quelques kilomètres avant le premier CP (check point pour les non familiers), je vois Nobuhito Kubo (Fields on earth) qui nous supporte et prend des photos (merci pour les photos!). Je lui dis que je suis déjà cuit. Plus tard, j'ai vu sur une vidéo que Masahiro Natori, un jeune gars qui est capable de gagner des bonnes courses (je veux dire pas que des courses à saucisson, même si gagner une course à saucisson, c'est pas mal aussi, déjà pour le saucisson, mais aussi parce que c'est pas si facile), était encore plus cuit que moi, vu qu'il s'est assis à cet endroit là, et qu'il a pensé à abandonner. Finalement il tiendra bon et finira 336ème en 15:23. Bravo!


Photo de Nobuhito. Ne vous fiez pas au sourire, je suis déjà cuit!

Après il y a Kohei Tsushima qui me passe. Je lui dis qu'il a fait le bon choix de prendre 3.5L, que je ne pense qu'à boire. Lui tout guilleret me laisse sur place et je ne le reverrait plus. Il sera quand même loin des sub10, faut pas déconner non plus. D'ailleurs il n'y aura que 27 sub10, y compris la première fille, Takako Takamura (9:29 cette année contre 9:17 l'année dernière), qui est vraiment costaude. 3ème victoire d'affiler, la seconde a réaliser cet exploit après Mase Chigaya, et tout ça à une semaine de ses examens de 6ème année de médecine. Et en plus elle est mignonne. Le vainqueur aussi est pas mal beau gosse aussi, enfin ça dépend des goûts. Yuichi Miura. Je ne connaissais pas, pourtant il a gagné pas mal de courses ces derniers temps. En 7:52, il ne battra pas son record, normal dans de telles conditions. Le second, Masashi Shirotake, était mon favori, tout neuf sur les trails, mais 2:19 au marathon et vainqueur impressionnant de ses premières expériences sur chemins. A propos, il faisait du tennis pendant sa scolarité et il ne s'est mis à la course à pied qu'une fois entré dans la vie professionnelle. Mouai. Je sais pas ce qu'ils font dans les clubs de tennis au Japon, mais je pense que ça doit courir pas mal quand même. C'est en tout cas ce que m'a dit mon ami Taku de mon ex-club d'orientation, qui en passant à fini dans les premiers de la première Hasetsune cup, qui avait été gagnée par un autre membre du club, Masato Tanaka, qui est maintenant membre principal de East wind, la meilleur équipe de raid aventure du Japon, que Yuki et moi avions rencontré lors de notre premier trail au Japon, qu'il organisait, et bla bla bla...OK j'arrête et je reviens à la course. Désolé. Heu non, pas encore. Je voulais aussi dire que Shirotake avait fait le parcours 3 fois à l'entraînement et qu'il avait finit une fois en 7:45, soit 7min de mieux que le vainqueur du jour (enfin de la nuit).

Je passe au premier CP en essayant de faire bonne figure d'autant plus qu'il y a beaucoup de monde pour nous encourager, notamment Tomoya Yazaki, ancien de Namban Rengo (ou peut être toujours membre, mais ni lui ni moi n'allons plus aux entraînement alors je ne sais pas trop) qui couvrait la course pour le live de Dogsorcaravane, et Mark Feeley plus ou moins de Namban Rengo aussi, qui ne va pas non plus aux entraînements, mais c'est normal vu qu'il court 20 à 30km tous les matins.

J'ai trouvé une vidéo à ce ravitaillement. J'essaye de faire bonne figure, soit, mais je me fait quand même doubler.

Premier ravito de nuit. Il faisait encore jour quand je suis passé.

Bon après il n'y a plus beaucoup d'action. C'est long. J'alterne marche et course. J'économise l'eau et l'énergie. La nuit tombe. Pas de brouillard contrairement à l'année dernière, c'est déjà ça. Il commence à faire une température agréable, mais le mal est fait. Une centaine de mètres avant le point culminant de la course, le mont Mito au 32ème km, je tombe à cours d'eau pour de bon. Il reste 5.5km jusqu'au premier ravitaillement, mais paradoxalement je suis maintenant plus rassuré parce que c'est au même endroit que j'étais tombé en rade l'année dernière, et comme c'est ensuite essentiellement de la descente et qu'il fait plus frais, ça n'était pas trop dur. Cette année aussi, en allant doucement, c'est pas trop mal passé.

De la sueur en veux-tu en voilà!

Dans cette descente du mont Mito, je me fais doubler par une femme. Je crois reconnaitre Tomoko Ohba san, alors je dis "Ah, Ohba san". Pas de réaction. Et puis je vois qu'elle n'a pas ses couettes habituelles alors je me dis que je me suis trompé, mais non, c'était bien elle. Sans ses couettes. Elle est plus forte que moi sur le long, même si ces derniers temps je prenais l'avantage notamment sur cette même course l'année dernière. Mais cette année, elle va retrouver sa suprématie (sur moi, c'est déjà beaucoup). Peu de temps après, c'est Kaori Asahara qui me passe. Ça, ça devient une habitude aussi, en tout cas sur le long (sur les 22km du mont Fuji, c'est une autre histoire). Elle avait fait pareil à Hieizan et à Utsushigahara. A Utsushigahara on était resté longtemps ensemble avant que je craque. Cela dit, j'étais aussi devant elle l'année dernière sur cette même course (4min devant, il était temps que ça s'arrête). Je la félicite parce qu'elle a couru les 129km de la sky view ultra-trail pas plus tard qu'il y a deux semaines, et lui souhaite bon courage pour la suite. Je l'ai retrouvée plus tard, après le bain. Elle m'a dit qu'elle avait pensé à abandonner en début de course à cause du reste de fatigue. Finalement elle finira 6ème fille en 11:17 (son record est 9:59) et Ohba san juste derrière en 11:24. Bravo!

Arrivé au ravito, c'était le bonheur de pouvoir enfin boire. On a droit à 1.5L d'eau ou boisson de sport. Je me suis assis et j'ai bu sur place 0.5L d'eau en mangeant ma boule de riz au thon. J'avais pris ça pour changer un peu des gels et autres barres énergétiques. C'était un peu dur à passer, mais agréable quand même. L'année dernière je ne m'étais pas arrêté. Juste le temps de remplir mes gourdes et je repartais. Mais cette année, l'objectif était devenu de survivre, donc j'ai pris 10 bonnes minutes de pose. Puis je suis reparti, seul dans la nuit, à l'assaut du mont Gozen au 42ème km, que pas après pas, j'ai réussi à franchir. Évidemment, avec tout ce que j'avais ingurgité, j'ai eu un long passage pas très agréable au niveau sensations, l'estomac prenant une partie de mon énergie déjà bien limité. Le souffle était court malgré un rythme ridiculement lent. C'est comme ça. J'ai attendu que ça passe.

La descente de Gozen est très casse patte, avec des très hautes marches, mais bon, ça descend alors tant qu'on a pas mal aux cuisses, ça passe pas trop mal. Okawara me passe. Et oui, j'ai oublié de dire qu'il était vraiment dans le dur lui aussi, et que je l'avais repassé quelques temps après lui avoir demander de passer devant. Mais lui récupérera mieux et retrouvera son rythme habituel sur la deuxième partie plus fraiche, pour finir une heure avant moi, 62ème en 11:08. Bravo!

A partir de là, c'est des petites montagnes russes jusqu'à Odawatoge où l'on croise la route qui redescend sur Okutama (que Harrisson connait bien). Là il y a une petite tente avec 4 chaises dont l'une est occupée par un coureur. Je fais mine de m'assoir pour reposer mes fesses un petit moment, mais la bénévole me dit "si vous vous asseyez, c'est l'abandon!", hop, aussi sec je me redresse et repars sans demander mon reste. Je ne suis pas à l'agonie, et il ne reste pas tant que ça, alors il n'est plus trop question d'abandonner maintenant, même si l'idée était assez alléchante plus tôt dans la journée.

Enfin il reste quand même la dernière grosse difficulté, à savoir le mont Odake. Sur la carte ça monte pas mal, mais en fait, comme c'est toujours des petites montagnes russes, ça n'est pas très différent de la partie avant la route qui était pourtant en descente. Bizarre. C'est pas juste aujourd'hui, j'avais déjà constaté ça avant. Il faut dire qu'a mon rythme, c'est normal que je ne trouve pas ça trop épuisant. La montée finale est quand même très technique et difficile, et je dois reprendre mon souffle à deux ou trois reprises. Mais elle n'est pas très longue. Je suis content d'y arriver surtout parce que je sais que l'eau n'est plus très loin et que j'étais encore à sec depuis un petit moment. La descente est technique aussi, mais comme je n'ai plus d'objectif de temps, je fais bien attention et tout se passe bien. L'eau de la source est délicieusement fraiche. Encore un petit bonheur. Je vais pour prendre un bonbon de sel pour pouvoir mieux assimiler l'eau, et voilà t'y pas qu'il est tout fondu. J'en cherche un autre, pareil. Le dernier est plus présentable, ouf. C'est un problème auquel je n'avais pas pensé car ça ne m'était jamais arrivé. Il faudra peut être que je les conserve dans un endroit plus au sec. Mais surtout il faudra que je regarde vraiment ce qu'il y a dedans parce qu'il parait que juste du sel, c'est pas bon. Il faut d'autres électrolytes avec, surtout du potassium. A potasser donc.

Après le passage technique et pentu s'ensuit un passage moins pentu mais toujours casse gueule, puis un passage pas pentu du tout et roulant jusqu'à Mitake, le 3ème et dernier CP. C'est à partir de là que j'ai pris mal au ventre l'année dernière. Peut être que j'avais trop bu d'eau à la source, sans prendre de sel, je ne me rappelle pas bien. Cette année, j'aurais une ou deux petites alertes, mais finalement ça se passera bien. Les sensations sont bien meilleurs que l'année dernière à partir de là. Il reste un petite côte pour monter à Hinode, et là je double un gars bien costaud qui ressemble à un excellent coureur, Yusuke Akimoto, mais en plus gros. C'était bien lui. C'est un militaire. Dans son CR il dit qu'il est resté gros depuis son stage d'entraînement un an plus tôt. C'est surement pour ça qu'on ne le voyait plus trop ces derniers temps sur les courses...Il dit aussi qu'il pensait encore pouvoir finir dans les premiers au CP1. Il finira 135ème en 12h42. Bravo quand même d'être allé jusqu'au bout!

Au sommet d'Hinode je m'assoie un peu, mais il y a du monde qui arrive alors je ne traîne pas et repars derrière une femme toute menue. Ça lui donne un avantage ici, parce qu'il y a une longue série de marche pas du tout adaptée à mes pieds de hobbit. La largeur doit faire la moitié de mes palmes, c'est pas très pratique. Je la suis quand même tant bien que mal, et puis à un moment elle ralentit et me dit de passer ce que je fais sans grand enthousiasme. Cette fois c'est à mon tour d'être suivi. Mais petit à petit je l'entend de moins en moins. Je creuse l'écart. J'en profite pour doubler un ou deux autres coureurs, et puis soudain, venue de nulle part, la menue femme ressurgi et me double à bonne allure. Je la suis à nouveau, mais décidément le rythme est bien plus rapide que tout à l'heure et je perd du terrain petit à petit. Elle avait décidé de faire son "sprint" final à 3 ou 4km de l'arrivée. Elle devait être au courant de mon légendaire finish...ha-ha! Bon, au point ou j'en étais, une place de plus ou de moins c'était pas pas bien grave, donc je n'ai pas cherché à m'accrocher. Finalement elle finira 2min avant moi. Bravo!

La dernière descente raide sur le goudron est toujours un peu délicate, mais on sent l'écurie alors on est content quand même. J'en profite pour doubler un autre gars. Je continue sur un bon rythme sur le dernier km de route. Mais à 100m de la ligne j'entends un souffle derrière moi. Je me retourne et je vois deux coureurs qui arrivent à toute trombe. Ni une ni deux je prend mes jambes à mon coup. A quelques mètres de l'arrivée je n'entend plus rien. Je passe le portique final, puis le premier tapis de détection, puis quand j'arrive sur le deuxième, une fille arrive à toute barzingue et me bouscule et saute de joie sans même un regard. Ça m'énerve un peu parce que j'en avait encore sous le pied, j'aurais pu accélérer encore un peu, et puis d'être bousculé et ignoré comme ça, c'est pas très plaisant. Au bout de 12h de course en général on a un peu plus d'empathie pour ses compagnons de fortune ou d'infortune. Après je me raisonne en me disant que c'est pas bien grave et qu'il faut pas me je me gâche le plaisir d'en avoir finit avec cette course pas évidente du tout. La fille c'était Sachi Nakano, je l'ai déjà vu, j'ai même déjà discuté avec elle, mais à chaque fois j'ai l'impression qu'elle ne me reconnait pas. Pourtant des gaijins il n'y en a pas des tonnes. Finalement je finis une seconde avant elle. Bravo! :)

Ca fait peur, non?

Bon, je suis quand même très content d'avoir fini. J'ai pris des risques. Un peu trop par ce temps. C'était une erreur. C'est pas grave. J'ai encore appris encore un peu. Et puis j'étais pas tout seul dans ce cas là. 66% de finishers sur une course où il n'y a quasiment aucun problèmes avec les barrières horaires, ça donne une idée de la difficulté cette année. Il y en a qui s'en sont mieux sortis, bravo à eux. Mais même les premiers, la plupart ont soufferts et ont eu des moments de doute surtout au début, dans la chaleur. Maintenant j'ai envie de faire une course longue sans objectif, en partant lentement, pour voir si je peux me faire plus plaisir, parce que ces derniers temps je suis toujours au max, ce qui me permet de faire des bons résultats, mais j'ai toujours des secondes parties de course difficiles et pas très agréable, donc il faut que j'arrive à ajuster le rythme pour pouvoir en profiter un peu plus et terminer mieux.

Après j'ai eu droit à mon tonjiru (soupe au porc et légumes variés), je me suis payé un coka, je suis retourné au gymnase, j'ai rencontré deux personnes du groupe 太田走友会 (oota soyukai?) qui m'avaient accueilli sur leur "territoire". Ils ont abandonné. On va au bain ensemble avec la navette. Quand on revient, je vois arriver une autre connaissance, Hiroaki Shimizu. On est a peu près du même niveau normalement. Je lui demande ce qui lui est arrivé. Il me dit qu'il a vomi au Mont Mito et qu'il ne pouvait plus rien ingurgiter après. La seconde moitié de course sans manger ni boire, bravo!

Satohi Numasawa de Namban Rengo est là. Elle a aussi abandonnée, à court d'eau.

Je dors une heure, puis repars avec le premier train.

Dommage, je n'ai pas assisté à l'arrivée de l'invincible Rie Onodera de Namban Rengo, encore à l'hôpital il y a quelques semaines et qui a terminée en 17h02.

Et voilà, c'était mon Hasetsune 2018. Je pense qu'il y aura un 2019. J'aime bien cette course finalement :)

Album photo ici (cliquez sur l'image):


Et le fichier gps ici (cliquez sur l'image):