lundi 4 août 2014

67th Fuji Moutain Race

Ou encore 第67回富士登山競走 en Japonais.

Date: Vendredi 25 Juillet 2014.
Course au sommet: 21km et ~3000m de montée
Course jusqu'à la station 5: 15km et ~1480m de montée

Pour participer à la course vers le sommet du mont Fuji, il faut avoir préhalablement complété la course vers la station 5 en moins de 2h20 si mes souvenirs sont bons. C'est ce que j'ai fait l'année dernière. Je l'ai terminée en 1h53. Cette année, je pouvais donc m'élever un peu plus haut vers le ciel. Jusqu'à 3702m pour être exact, puisque l'arrivée ne se fait pas au point culminant, qui lui se situe à 3776m, mais à la fin d'un des sentiers qui mènent sur le bord du cratère.

Etant pas mal occupé au travail ces derniers temps, je ne pouvais pas m'entraîner beaucoup pendant les jours de semaine, mais je faisais de longues distances le weekend. J'étais donc assez confiant en ce qui concerne mon endurance, et très peu pour ce qui est de la vitesse. Mais pour une course d'environ 4h, l'endurance est sans doute plus importante que la vitesse.

Cependant, il y a un autre paramètre d'importance dans cette course: l'altitude. Jusqu'à une semaine avant la course, je n'avais grimpé le mont Fuji qu'une seule fois, et ce ne fut pas une merveilleuse expérience. Yuki et moi nous étions inscrit pour monter avec un groupe, accompagné d'un guide. L'allure était très lente, et nous avons eu beauuuuucoup de temps pour apprécier la fraîcheur des nuit d'été sur le mont Fuji. Bref, nous étions congelés, avec notre polaire et notre pauvre poncho à 100 yens. Il faut croire qu'on manquait encore un peu d'expérience de la montagne. Il faut dire que je n'étais jamais monté aussi haut. J'ai eu très mal à la tête, et j'avais un besoin pressant et constant de soulager ma vessie. J'ai donc dépensé une fortune dans les toilettes du Mt Fuji, dont le coût est proportionnel à l'altitude. Et malgré la foule, j'ai même commis le sacrilège de pisser directement sur le mont sacré, un peu à l'écart du chemin. Dans la nuit, ça restait relativement discret. Ah, j'allais oublié le repos de quelques heures dans un refuge accompagné de la douce mélodie des ronflements. Au moins, le levé de soleil depuis le sommet était magnifique et compensait cette ascension difficile.

Quelques photos d'époque (18 août 2005):








Et enfin, pour le bien de ce blog, Yuki accepte de sacrifier sa réputation en me laissant présenter la photo suivante. Nous n'avons pas réussi a déterminer la signification de ce regard. (Correction: je me suis souvenu. Je pense que Yuki tentais avec plus ou moins de succès d'imiter l'énorme paquet de doritos qui avait gonflé avec l'altitude. Saluons la performance.)


Bref, (je crois qu'il n'y a pas un article où je n'utilise pas ce mot, bref, très pratique) revenons à un temps où les moins de 20 ans n'auront plus 20 ans dans 20 ans, et plus spécifiquement au temps présent moins quelques jours.

Dans le but de créer une vision plus positive de ce volcan, et avec le frêle espoir de m’acclimater quelque peu à l'altitude, j'ai fait un entraînement sur le Mt Fuji le lundi précédent la course. Comme je suis pingre et impatient, j'ai décidé de partir de la station de train Gotemba, ce qui est la façon la plus économique et la plus rapide de s'approcher du mont depuis notre appartement de Yanaka. Il m'a fallu 8h pour atteindre le sommet, le vrai, à 3776m, et pour redescendre jusqu'à la station 5 (pas la même que celle de la course, car il s'agissait d'un autre sentier). J'ai pris le bus depuis la station 5 pour retourner à la station de train, car en monté ça allait, mais je ne voulais pas détruire complètement mes gambettes avec 16km de descente sur route. Au total, 36km et 3310m de montée. L'effet sur la course du vendredi suivant serait-t-il positif ou négatif, je n'en savais trop rien, mais au moins, j'ai pu avoir une bien meilleur expérience de la montée du mont Fuji que la première fois. Pendant la montée sur la route, sur des km et des km, il y avait des forêts interdites de chaque côté, pour cause de terrain militaire. Ces derniers s'en donnaient à cœur joie, et ma montée fut accompagnée des bruits de tonnerres et tremblements des obus qui explosent au loin. Je me suis dis que cette montagne ne doit pas être si sacrée que ça et j'ai eu un peu moins de scrupule à pisser à nouveau sur ce patrimoine culturel de l'humanité (c'est pas que j'ai pas de respect, bien au contraire, mais quand il faut, il faut...).

Quelques photos de l'entraînement:

Quelqu'un a oublié ses sandales à la station Gotemba.

La dernière côte vers le point culminant.

Le temps était mauvais, avec très peu de visibilité, mais au sommet, on a eu droit à une petite éclaircie avec une belle vue du cratère.

Coucou :)


La descente de ce côté, c'est du gravier à n'en plus finir. C'est très sympa, on peut se laisser aller sans se faire mal, mais ça mériterai des bonnes guêtres pour éviter les tonnes de cailloux dans les baskets.

Et vint enfin le jour de la course. Mes jambes semblaient bien remises. Yuki et moi somment arrivés vers 6h20 sur le lieu du départ. Yuki avait essayé de s'inscrire sur la course vers la station 5, mais comme l'année dernière, c'était plein en quelques minutes, et elle n'a pas eu son ticket. C'est plus facile pour la course au sommet (moins de candidats et plus de place). J'espère qu'elle y arrivera l'année prochaine. Mais cette année, elle était encore là dans le rôle de supportrice.

Quand j'ai pris place dans le bloc B, environ 25min avant le départ, il y avait déjà foule. Je suppose qu'il doit falloir venir au moins 45min avant le départ pour avoir une place devant. Ou bien faire comme de nombreuses personnes, venir sur le côté. J'aurai aimé qu'après 66 éditions ils eussent pensé à mettre quelques barrières pour que les personnes arrivant en retard soient obligées de se mettre à l'arrière. Il est toujours frustrant d'attendre une demi-heure et de voir des gens venir se placer devant au dernier moment.

Pendant que nous attendions le départ, Yuichi, un ami de Namban Rengo qui devait partir 1h30 plus tard pour la course jusqu'à la station 5, nous a rejoint. Nous avons pu discuter et ça a fait passer le temps plus vite.

Le départ fut donné à 7h pétante. Il faisait déjà chaud, mais beaucoup moins que l'année dernière. Normal, j'étais parti à 8h30 pour la station 5. J'avais prévu de démarrer lentement, laissant mes pulsations cardiaques monter tranquillement de ~130 à ~140 pendant les premiers km, et de produire mon effort lorsque nous attaquerions le sentier après une dizaine de km de route. Mais quand j'ai vu la foule immense devant moi, j'ai pensé que si je ne commençais pas à dépasser maintenant, le sentier serait probablement bondé, et doubler serait alors beaucoup plus compliqué. Alors j'ai accéléré, et quand j'ai vu mon poux atteindre les 146, j'ai juste oublié mon plan et continué comme ça. On verra bien ce que ça donnera!

J'allais donc à un bon rythme sur la route. En tout cas c'était mon impression. Quand j'ai atteint le sentier, il y avait plus de monde que l'année dernière, et c'était un peu moins facile de doubler, mais ça restait faisable sans trop de problème la plupart du temps, même s'il fallait souvent emprunter un trajet non optimal pour ce faire. Jusque là tout va bien me disais-je. Mais le temps passais, et la station 5 n'était toujours pas en vue. Avant la course, j'ai vérifié les temps des personnes arrivant en un peu moins de 4h (mon objectif), et la plupart passaient à la station 5 en 1h50~1h55. Je suis passé en 2h02. J'étais surpris car je pensais que j'allais aussi vite que l'an passé, mais en réalité, j'étais 9min plus lent. Je suppose que le manque d'entraînement rapide est en partie responsable. Mais j'étais bien moins fatigué que l'année dernière, alors j'ai pensé que ce n'était pas encore le moment d'abandonner mon objectif. Surtout que mon terrain préféré restait à venir: les sentiers de montagne.

Alors j'ai pris une demie-banane (au total j'ai mangé deux gels, un snicker et deux moitiés de bananes), j'ai continué de plus belle, j'ai beaucoup doublé et finalement j'ai commencé à voir de plus en plus de dossards affichant "bloc A", ce qui me motivait et me faisait penser que ça allait peut être le faire après tout. A un moment, j'ai rattrapé Chris, un autre nambanner. J'ai été surpris car il est très rapide sur la piste (5000m en 16min et quelques!). Apparemment ce n'était pas son jour. Il finira par abandonner à la station 8.

Comme je ne savais pas trop où se trouvait la ligne d'arrivée, je n'ai pas pu relâcher la pression jusqu'à la fin, et finalement, j'ai franchie cette ligne en 3h53min14s, très heureux de ce temps et de la course en général. Je termine 259ème homme, 268ème au classement général, sur 2500 partants. Je pense donc pouvoir partir dans le bloc A l'année prochaine. Ça peut donner un avantage de 2 ou 3 minutes, ce qui n'est pas négligeable parce que ça ne sera pas évident de faire mieux étant donné que tout s'est bien passé cette année. De toute façon, je vais essayer ;)

Yuichi san et moi, avant le départ (photo de Yuichi san)

C'est pas mon truc, mais Yuki a insisté...

 Oups...

Il reste un peu de neige.

Et voilà l'arrivée. Sauf qu'après on a encore 7km et 1500m de dénivelé à descendre pour rejoindre les bus.

Mes temps de passage.

Il y a des photos de la veille (parc d'attraction Fujikyuu highland) et du lendemain (ballade à la campagne) ici.
Et les données gps .

Prochaine course, l'Ultra Trail du Vercors le 6 septembre.