mercredi 1 mai 2013

UTMF 2013 (Ultra-Trail du Mont Fuji)

Je suis "traileur" et j'habite au Japon. Impossible de rater le tour du mont Fuji, donc. Enfin, je veux dire impossible de ne pas essayer de participer.

Rater sa course, ça, c'est très possible puisque c'est ce que j'ai fait ;)

Je suis tombé vers le 38ème km, dans une descente très pentue, et je me suis tordu le genou gauche. Au début, ça avait l'air de bien aller et je me suis dis "Heureusement que je suis souple sinon je me serais tout pété sur ce coup là". Je me suis réjoui trop vite.

Au bout d'une heure où deux, ça a commencé à vraiment me faire mal dans les descentes. En plus je suis encore tombé plusieurs fois, une fois ça m'a donné une grosse crampe dans le mollet droit qui est restée longtemps, mais je ne me faisais pas trop de soucis pour ça, parce que ça m'était déjà arrivé et ça avait finit par passé. Une autre fois sur le coude. Pourtant j'avançais vraiment au ralenti. J'allais d'arbres en arbres. Je n'ai jamais eu autant de mal à descendre, même sans prendre en compte la blessure. Bref, j'avais déjà dans l'idée d'abandonner, mais je voulais quand même essayer de prendre du repos et de voir si ça allait mieux après.

Je suis donc arrivé tant bien que mal au ravitaillement A3, à 55km du départ. Là, j'ai essayé de dormir, mais sur le sol gelé du gymnase, je n'ai pas pu. J'y suis quand même resté 1h30, puis j'ai essayé de repartir sachant que la section suivante semblait assez peu technique. Mais au bout d'une heure de marche, à la moindre petite descente mon genou me faisait souffrir. Sachant qu'il restait 100km, j'ai décidé d'arrêter les frais. Et sachant que le prochain ravitaillement avec des bus était à plus de 4h de marche, j'ai décidé de revenir sur mes pas.

C'est dommage, il commençait juste à faire jour, je n'ai pas pu profiter de la journée. Cela dit, la nuit, avec la pleine lune éclairant le mont Fuji, c'était pas mal. A un moment, il y a un coureur qui nous a dit "Ouah, regardez ça", et en tournant la tête on a vu un lever de lune sur le mont Fuji qui valait vraiment le détour. Je l'ai remercié parce que j'ai failli rater ça. Il faut dire que la nuit on est plutôt concentré sur où on met les pieds.

Point positif: tous mes soucis au côté droit (malléole, arrière du genoux, bas du dos) ne m'ont pas causé de soucis. Autre point positif, je suis moins fatigué que prévu et serait plus en forme pour les prochaine courses. Allez, encore un: j'ai compris que je devais encore bosser pour trouver une bonne alimentation en course, parce que je me suis retrouvé assez vite avec un mal au cœur qui rendait les choses pas très agréables. Mais si, mais si, c'est positif ça.

Voilà pour mon "résultat" sportif. Revenons un peu sur le voyage et la course en général.

Pour rappel, l'UTMF c'est la petite sœur de l'UTMB, l'Ultra Trail du Mont Blanc, avec de nombreuses similarités: le tour d'une montagne mythique, un peu plus de 160km et plus de 9000m de dénivelé positif, sponsorisée par The North Face. Voici le parcours.


La particularité du parcours, en tout cas la différence par rapport aux trails en France, c'est qu'il y a beaucoup de portions relativement plates et facile (y compris pas mal de route), entrecoupées de portions raides de chez raide, vraiment pas faciles. Depuis 6 mois que je suis là, j'avais bien remarqué que les pentes japonaises avaient tendances à être bien pentues, mais là, c'était le ponpon. En plus de nuit avec un chemin rendu un peu humide par une averse dans la journée...on a vu le résultat pour moi.

J'avais pris deux jours de vacances. Nous sommes parti en train Jeudi matin pour un trajet de 3h30 environ. La dernière heure de trajet était sympa, dans un petit train à deux wagons avançant au ralenti de villages en villages, dans la montagne. Nous sommes arrivé à l’hôtel en début d'après midi, puis nous sommes allé chercher les dossards. J'ai pu voir à cette occasion la plupart des meilleurs ultra-traileurs français. En effet, ils sont venus en masse cette année et ils seront 5 dans le top 10. Il y avait notamment les trois meilleurs français sur longue distance, à mon avis: Julien Chorier (vainqueur ici l'an dernier), Sebastien Chaigneau, et Antoine Guillon qui finiront respectivement 2, 3 et 7. Mais le vainqueur de cette édition est japonais, inconnu dans le monde du trail, mais très bon 100 bornard, puisque représentant le Japon sur la distance, et valant 2h28 sur marathon. Il a su profiter des nombreuses portions de routes pour prendre de l'avance, et a bien résisté sur les parties techniques.

Quelques photos entre l'hôtel et le lieu de départ (~1km).






J'avais oublié un papier que je devais signer et remettre à l'organisation, mais pas de soucis, ils m'en ont immédiatement imprimé un nouveau. Un premier bon point pour l'organisation. D'une manière générale, on peut dire que c'était très bien organisé. Balisage, ravitaillements, etc...


Sébastien Chaigneau de dos, désolé, je ne suis pas un bon paparazzi.


Cyril Cointre (9ème) et Christophe Le Saux (13ème ici et 9ème et premier français au marathon des sables 15 jours avant).


Antoine Guillon (7ème) et Lionel Trivel (10ème).


Tsuyashi Kaburaki, organisateur de l'UTMF, plusieurs fois dans le top 10 de l'UTMB, ici interviewé par des français.


J'ai failli raté le contrôle des sacs qui n'était pas indiqué, mais j'aurais aussi bien pu, puisque c'était juste pour le fun. Il n'y avait aucun système pour prouver qu'on y était passé. Remarquez, à l'UTMB ils nous mettent un ruban sur le sac, mais c'est aussi plus pour le folklore qu'autre chose. Rien ne nous empêche d'enlever des choses du sac plus tard. Bref je ne vois pas trop à quoi servent ces contrôles de sac pré-course.


Le départ de la course est dans un petit parc au bord du lac Kawaguchiko. Ce lac perd ses eaux...et on ne sait pas pourquoi. Du coup, ce petit édifice (temple?) qui devrait être au milieu de l'eau ne l'est plus.



Le mont Fuji était un peu caché ce jour là.




A suivre...

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