Le trail de Nokogiriyama était notre premier trail au Japon, à la fin de l'année 2012. J'en ai fait le récit ici. Il nous avait plu et comme il y a relativement peu de trails en hivers, nous avons décidé de le refaire l'année suivante, c'est à dire l'année dernière, bon, en clair en 2013, le 21 Décembre exactement.
Yuki et moi avons écrit un rapport en anglais sur le forum de Namban Rengo, je vais les traduire en Français (c'est le comble) avec quelques ajouts pour les non Tokyoites.
Nous avons été gâté avec le temps, parce qu'après 3 jours de pluie (très rare en hivers à Tokyo), le soleil était de sortie et il avait laissé le vent à la maison.
La distance annoncée était de 28km. Il n'y avait pas d'informations sur le dénivelé cumulé, mais d'après les données de l'année dernière, je m'attendais à environ 1100m. En fin de compte, d'après mon gps (Suunto Ambit 2), la distance sera de 30.6km et le dénivelé cumulé de 1200m.
Cette année un autre Nambanner nous accompagnait : Chih, de Singapour, dont j'ai déjà parlé dans mon pêle-mêle de Mars 2013.
L'année dernière, nous étions venu la veille et étions resté dans une auberge. Cette année nous avons pris le bus de l'organisation qui quittait la station de Tokyo à 7h du matin. Les deux méthodes sont bien, mais la deuxième est moins onéreuse bien sur.
Cette année le parcours était un peu modifié à cause d'éboulements de terrain. Du coup, j'ai l'impression qu'il y avait plus de route. Un peu trop à mon goût. Malgré cela, j'aime assez bien le parcours, qui est plutôt varié et agréable.
L'année dernière, j'étais parti en tête de peloton, du moins en seconde ligne. Grâce à cela, j'étais sur la photo de fond du site internet de cette année. Malheureusement je n'ai pas fait de copie d'écran et maintenant ils ont changé la photo les bougres ! C'était cette photo, c'est facile de me reconnaître, je suis le seul en blanc :
Alors cette année encore je me suis placé à l'avant, mais cette fois en première ligne ou presque :)
Mais comme d'habitude, je me suis fait passé par une petite centaine de personnes durant les 4km de route. Pour la première fois je portais un cardio-fréquencemètre pendant un trail. Ça m'a aidé à me retenir un peu en début de course. Et puis je savais qu'en restant dans les 100 premiers, je ne devais pas avoir trop de problèmes de bouchons.
Puis dés les premiers pas sur les chemins, j'ai commencé à redoubler et jusqu'à la fin, je ne me ferais doubler que par une seule personne. C'était donc plutôt agréable de ce point de vue. Grâce à ce départ raisonnable et mon entraînement pour marathon de ces derniers mois, j'ai pu garder la même vitesse du début à la fin (du moins sur les portions de route car dans les chemins c'est difficilement comparable). Et j'ai enfin pu me faire plaisir à nouveau dans les descentes sans avoir mal aux genou. C'était la première fois depuis ma blessure du mois d'Avril sur l'UTMF.
Il y avait notamment une belle descente assez technique passant devant cette falaise que je n'ai pas eu trop le loisir d'apprécier :
Et voici les résultats :
Eric : 3:10:23 - General 26/804 - Hommes 40-50ans 2/241
Yuki : 3:59:08 - General 141/804 - Femmes 6/99 (la dernière à recevoir un prix)
Chih : 4:02:36 - General 153/804 - Hommes 30-40ans 50/222
Et voilà Yuki et ses rivales à la remise des récompenses :
Et les trois mousquetaires à l'arrivée de Chih :
J'ai raté la première place dans ma catégorie de 7 secondes. J'ai passé celui qui allait terminer premier environ 5km avant l'arrivée. Il m'a suivi et m'a repassé à environ 200m de l'arrivée. Je n'ai pas pu le suivre. J'aurai pu essayer plus fort, mais d'une part je ne savais pas que c'était le sprint pour la première place vétéran, et d'autre part je pense qu'il était vraiment plus rapide. C'était un pilote instructeur de l'armée de l'air, alors forcément, quand il met les gaz, ça décolle !
Et celui qui a fini 24ème était très rapide à la fin sur la portion de route. Quand je l'ai félicité, il m'a dit qu'il était un coureur sur route. Plus tard, j'ai regardé sur internet et j'ai vu qu'il a participé à l'Ekiden d'Hakone trois fois. L'Ekiden d'Hakone, c'est le summum de la course à pied pour les équipes universitaires. Y participer est un grand honneur et seuls les meilleurs sont choisis. Ce sont des équipes de 10 coureurs, la course de déroule sur deux jours, est retransmise à la TV avec des millions de téléspectateurs, et il y a autant de monde sur le bord des routes que sur le tour de France. Bref, tout ça pour dire que je n'étais pas loin de finir devant un champion ! Avec un record à 28min34s sur 10km...il y a 13ans. OK, OK, ça fait longtemps, mais moi à cette époque, je courais le 10km en 44min.
Pour le retour, nous avons réservé une place dans le dernier bus (16:30), ce qui nous a permis d'apprécier un petit bain dans un petit onsen à 15min à pied, au bord de la mer.
Et voilà, c'était une très bonne journée et on y retournera probablement encore dans les années à venir, peut-être avec encore plus de Nambanners pour nous accompagner (la majorité sont plutôt des coureurs sur route).
Mes données gps sont ici.
Et, une fois n'est pas coutume, voici le récit de Yuki.
Comme l'a dit Eric, c'était le deuxième fois que nous participions à cette course, mais pour la première fois nous avons utilisé les bus de l'organisation dans lesquels nous avons pu recevoir nos dossards ce qui nous a permis d'éviter de faire la queue sur le site de la course. En fait, comme la queue était trop longue, le départ a été retardé de 15min.
L'année dernière j'ai fait une mauvaise course. J'étais épuisée et j'ai du marcher. Donc cette année, j'étais motivée pour faire mieux.
Comme la plupart des courses au Japon, le tracé commençait par une portion de route (environ 2.5km). Comme je suis incapable de courir vite, j'ai été passé par deux ou trois cent personnes, peut être même plus. Je savais que probablement la moitié partait trop vite, mais l'autre moitié était si rapide que je me suis senti embarrassée.
Au 7ème km, j'ai su que j'étais 10min dernière la première femme, mais je n'avais aucune idée du nombre de femmes entre mois et la première. A un moment, un spectateur m'a dit que j'étais à peu près 6ème. J'étais d'abord contente d'entendre ça, mais très vite je me suis dis : à peu près, ça veut dire 6ème ou 7ème? Il y a une grosse différence puisque les prix ne vont que jusqu'à la sixième place. Alors c'est à partir de ce moment que je me suis mis à me concentrer vraiment sur la course.
J'ai accéléré un petit peu, mais je n'ai pas vu de femme pendant environ une heure. Et soudain, une femme est apparu, non pas devant moi, mais venant de derrière ! J'ai failli renoncer et la laisser partir, mais j'ai vu qu'elle n'avait pas de sac d'hydratation (elle devait être une coureuse de route). Alors je me suis disputé moi-même, je me suis remotivé et j'ai décidé de la suivre. Et alors, étonnamment, c'est ma rivale qui à renoncé et m'a laissé repasser.
Près de 5km avant l'arrivée, j'étais heureuse de retrouver Chih, mais juste à ce moment, une autre femme m'a dépassée rapidement. J'étais surprise et je l'ai poursuivi à une vitesse élevée dans un chemin étroit, puis je l'ai dépassé quand le chemin s'est élargi. Le chemin rocailleux s'est resserré à nouveau alors j'ai accéléré encore un peu pour essayer de prendre un peu d'avance. Je l'ai fait. Mais alors que j'avais presque oublié son existence, j'ai entendu des bruits de pas. Elle était là encore ! Cette fois j'ai compris qu'elle était très déterminée, et que je devais vraiment courir à fond pour essayer de la distancer avant d'arriver sur la dernière portion de route. J'ai pu bien me concentrer et je me sentais bien à ce moment là. J'étais bien jusqu'à ce que j'attrape une crampe à 800m de l'arrivée ! Vous pouvez deviner, alors que je bataillais contre la douleur, la femme à laquelle j'essayais d'échapper m'a passé tout tranquillement. Finalement j'ai fini en 3h59m08s, 53s derrière ma rivale (la première femme a terminé en 3h27m47s).
Après l'arrivée, quelqu'un m'a tendu une note pour me dire qu'il fallait que je reste jusqu'à la remise des prix. J'ai finalement compris que la femme qui m'a dépassé à la fin n'était pas 7ème, mais 5ème, sauf qu'à un moment elle s'est trompé de chemin (en suivant Chih san :) ndt : et ben bravo, belle équipe !), puis m'a finalement repassé pour retrouver sa 5ème place. Donc j'ai terminé 6ème.
C'était une course intéressant pour moi, parce que j'ai eu beaucoup d'expériences, dont 3 chutes, un collant déchiré et une belle cicatrice.
Et voilà, c'était le récit de Yuki, en espérant qu'elle récidive plus souvent. Après tout, ce blog s'appelle Eric et Yuki non? Ce qui me fait pensé que j'ai choisi le nom à la japonaise, la femme en deuxième...désolé. Mais au niveau de la liaison ça sonne mieux je trouve.
Quelques photos du parcours pour finir :
Cette année le parcours était un peu modifié à cause d'éboulements de terrain. Du coup, j'ai l'impression qu'il y avait plus de route. Un peu trop à mon goût. Malgré cela, j'aime assez bien le parcours, qui est plutôt varié et agréable.
L'année dernière, j'étais parti en tête de peloton, du moins en seconde ligne. Grâce à cela, j'étais sur la photo de fond du site internet de cette année. Malheureusement je n'ai pas fait de copie d'écran et maintenant ils ont changé la photo les bougres ! C'était cette photo, c'est facile de me reconnaître, je suis le seul en blanc :
Alors cette année encore je me suis placé à l'avant, mais cette fois en première ligne ou presque :)
Mais comme d'habitude, je me suis fait passé par une petite centaine de personnes durant les 4km de route. Pour la première fois je portais un cardio-fréquencemètre pendant un trail. Ça m'a aidé à me retenir un peu en début de course. Et puis je savais qu'en restant dans les 100 premiers, je ne devais pas avoir trop de problèmes de bouchons.
Puis dés les premiers pas sur les chemins, j'ai commencé à redoubler et jusqu'à la fin, je ne me ferais doubler que par une seule personne. C'était donc plutôt agréable de ce point de vue. Grâce à ce départ raisonnable et mon entraînement pour marathon de ces derniers mois, j'ai pu garder la même vitesse du début à la fin (du moins sur les portions de route car dans les chemins c'est difficilement comparable). Et j'ai enfin pu me faire plaisir à nouveau dans les descentes sans avoir mal aux genou. C'était la première fois depuis ma blessure du mois d'Avril sur l'UTMF.
Il y avait notamment une belle descente assez technique passant devant cette falaise que je n'ai pas eu trop le loisir d'apprécier :
Et voici les résultats :
Eric : 3:10:23 - General 26/804 - Hommes 40-50ans 2/241
Yuki : 3:59:08 - General 141/804 - Femmes 6/99 (la dernière à recevoir un prix)
Chih : 4:02:36 - General 153/804 - Hommes 30-40ans 50/222
Et voilà Yuki et ses rivales à la remise des récompenses :
Et les trois mousquetaires à l'arrivée de Chih :
J'ai raté la première place dans ma catégorie de 7 secondes. J'ai passé celui qui allait terminer premier environ 5km avant l'arrivée. Il m'a suivi et m'a repassé à environ 200m de l'arrivée. Je n'ai pas pu le suivre. J'aurai pu essayer plus fort, mais d'une part je ne savais pas que c'était le sprint pour la première place vétéran, et d'autre part je pense qu'il était vraiment plus rapide. C'était un pilote instructeur de l'armée de l'air, alors forcément, quand il met les gaz, ça décolle !
Et celui qui a fini 24ème était très rapide à la fin sur la portion de route. Quand je l'ai félicité, il m'a dit qu'il était un coureur sur route. Plus tard, j'ai regardé sur internet et j'ai vu qu'il a participé à l'Ekiden d'Hakone trois fois. L'Ekiden d'Hakone, c'est le summum de la course à pied pour les équipes universitaires. Y participer est un grand honneur et seuls les meilleurs sont choisis. Ce sont des équipes de 10 coureurs, la course de déroule sur deux jours, est retransmise à la TV avec des millions de téléspectateurs, et il y a autant de monde sur le bord des routes que sur le tour de France. Bref, tout ça pour dire que je n'étais pas loin de finir devant un champion ! Avec un record à 28min34s sur 10km...il y a 13ans. OK, OK, ça fait longtemps, mais moi à cette époque, je courais le 10km en 44min.
Pour le retour, nous avons réservé une place dans le dernier bus (16:30), ce qui nous a permis d'apprécier un petit bain dans un petit onsen à 15min à pied, au bord de la mer.
Et voilà, c'était une très bonne journée et on y retournera probablement encore dans les années à venir, peut-être avec encore plus de Nambanners pour nous accompagner (la majorité sont plutôt des coureurs sur route).
Mes données gps sont ici.
Et, une fois n'est pas coutume, voici le récit de Yuki.
Comme l'a dit Eric, c'était le deuxième fois que nous participions à cette course, mais pour la première fois nous avons utilisé les bus de l'organisation dans lesquels nous avons pu recevoir nos dossards ce qui nous a permis d'éviter de faire la queue sur le site de la course. En fait, comme la queue était trop longue, le départ a été retardé de 15min.
L'année dernière j'ai fait une mauvaise course. J'étais épuisée et j'ai du marcher. Donc cette année, j'étais motivée pour faire mieux.
Comme la plupart des courses au Japon, le tracé commençait par une portion de route (environ 2.5km). Comme je suis incapable de courir vite, j'ai été passé par deux ou trois cent personnes, peut être même plus. Je savais que probablement la moitié partait trop vite, mais l'autre moitié était si rapide que je me suis senti embarrassée.
Au 7ème km, j'ai su que j'étais 10min dernière la première femme, mais je n'avais aucune idée du nombre de femmes entre mois et la première. A un moment, un spectateur m'a dit que j'étais à peu près 6ème. J'étais d'abord contente d'entendre ça, mais très vite je me suis dis : à peu près, ça veut dire 6ème ou 7ème? Il y a une grosse différence puisque les prix ne vont que jusqu'à la sixième place. Alors c'est à partir de ce moment que je me suis mis à me concentrer vraiment sur la course.
J'ai accéléré un petit peu, mais je n'ai pas vu de femme pendant environ une heure. Et soudain, une femme est apparu, non pas devant moi, mais venant de derrière ! J'ai failli renoncer et la laisser partir, mais j'ai vu qu'elle n'avait pas de sac d'hydratation (elle devait être une coureuse de route). Alors je me suis disputé moi-même, je me suis remotivé et j'ai décidé de la suivre. Et alors, étonnamment, c'est ma rivale qui à renoncé et m'a laissé repasser.
Près de 5km avant l'arrivée, j'étais heureuse de retrouver Chih, mais juste à ce moment, une autre femme m'a dépassée rapidement. J'étais surprise et je l'ai poursuivi à une vitesse élevée dans un chemin étroit, puis je l'ai dépassé quand le chemin s'est élargi. Le chemin rocailleux s'est resserré à nouveau alors j'ai accéléré encore un peu pour essayer de prendre un peu d'avance. Je l'ai fait. Mais alors que j'avais presque oublié son existence, j'ai entendu des bruits de pas. Elle était là encore ! Cette fois j'ai compris qu'elle était très déterminée, et que je devais vraiment courir à fond pour essayer de la distancer avant d'arriver sur la dernière portion de route. J'ai pu bien me concentrer et je me sentais bien à ce moment là. J'étais bien jusqu'à ce que j'attrape une crampe à 800m de l'arrivée ! Vous pouvez deviner, alors que je bataillais contre la douleur, la femme à laquelle j'essayais d'échapper m'a passé tout tranquillement. Finalement j'ai fini en 3h59m08s, 53s derrière ma rivale (la première femme a terminé en 3h27m47s).
Après l'arrivée, quelqu'un m'a tendu une note pour me dire qu'il fallait que je reste jusqu'à la remise des prix. J'ai finalement compris que la femme qui m'a dépassé à la fin n'était pas 7ème, mais 5ème, sauf qu'à un moment elle s'est trompé de chemin (en suivant Chih san :) ndt : et ben bravo, belle équipe !), puis m'a finalement repassé pour retrouver sa 5ème place. Donc j'ai terminé 6ème.
C'était une course intéressant pour moi, parce que j'ai eu beaucoup d'expériences, dont 3 chutes, un collant déchiré et une belle cicatrice.
Et voilà, c'était le récit de Yuki, en espérant qu'elle récidive plus souvent. Après tout, ce blog s'appelle Eric et Yuki non? Ce qui me fait pensé que j'ai choisi le nom à la japonaise, la femme en deuxième...désolé. Mais au niveau de la liaison ça sonne mieux je trouve.
Quelques photos du parcours pour finir :
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