mercredi 8 mars 2017

Marathon de Shizuoka 2017


Dimanche 5 Mars 2017, Ville de Shizuoka, préfecture de Shizuoka, Japon

Temps net: 2:58:27
Temps brut: 2:59:06

Mon record sur marathon, le deuxième sous les 3h en temps net (depuis la ligne de départ), le premier en temps brut (depuis le coup de feu de départ).

Je vais incorporer quelques photos de la villle de Shizuoka, que nous avons visité un peu avec Yuki la veille de la course, histoire d'agrémenter un peu cet article, même si ça n'a rien avoir avec la course elle même.

Une rue de petits restaurants de oden, spécialité du coin, tous fermés à cette heure ci.

J'ai commencé l'entraînement en visant moins de 2:55. Comme d'habitude, cet objectif me paraissait impossible au vu du dernier entraînement à vitesse marathon une semaine avant la course, mais l'impossible est arrivé une fois lors de mon premier sub3 au marathon de Tokyo 2015, donc je gardais un mince espoir.

L'ourson est mort de déshydratation. Quelle honte.

Espoir vite envolé. J'étais dans les temps au 5ème kilomètre en 20:43, mais j'ai beaucoup ralenti les 5km suivant, et je passais les 10km en 42:31 soit déjà une minute de retard sur l'allure du sub 2:55. Pire, je me sentais déjà un peu dans le dur alors que le quart de la course n'était pas encore passé. J'ai commencé à douter de pouvoir même faire un sub3. J'ai décidé de prendre des risques et de changer mon rythme de respiration beaucoup plus tôt que prévu. Je puis passé de inspiration sur 2 pas / expiration sur 3 pas à inspiration sur 2 pas / expiration sur 2 pas. Je n'étais pas sûr de pouvoir tenir comme ça jusque au bout,  mais je n'aurais pas pu garder le rythme sub3 sans cela je crois. Cela m'a permis de ré-accélérer un petit peu et de reprendre de l'avance par rapport au sub3 et par rapport à mon record de 2:59:14.


C'est histoire de rythme de respiration, ce n'est pas quelque chose que j'ai lu dans un livre ou sur internet ou quoi que ce soit, c'est juste que il me semble qu'un marathon, et n'importe quelle course en générale, ça devrait être relativement facile pendant au moins la première moitié, sinon on est à peu près certain de mal finir. Et pour moi, pouvoir rester sur un rythme 2/3, c'est l'assurance que c'est encore relativement facile. Et au marathon de Tokyo, où j'ai fait un léger "negative split" (deuxième semi plus rapide que le premier), je n'avais changé mon rythme qu'au 27ème kilomètre.



Mais peut être que c'est stupide, et que je ferais mieux de commencer en 2/2, car être en 2/2 par contre, n'est pas forcément l'assurance que c'est difficile. Au contraire, c'est plus facile, parce que je fournis plus d'oxygène à mes muscles. Mais je ne l'ai jamais fait pendant la durée d'un marathon et j'ai peur que ce soit le système cardio-vasculaire qui craque avant les jambes dans ce cas. Je l'ai fait sur un semi au maximum, jusqu'à présent. Cette fois plus de 30km. La prochaine fois peut être que j'essaierais de ne pas me restreindre, juste faire comme je le sens. Je me demande comment font les élites. Si quelqu'un a un avis là-dessus, n'hésitez pas à le partager.


En tout cas, j'ai pu garder un bon rythme (non sans efforts), ~4:10/km, jusqu'au 25ème km, puis j'ai commencé à ralentir un peu, 4:14 de 25 à 30km, 4:16 de 30 à 35km, puis 4:22 sur les 7 derniers, en incluant une petite accélération finale, qui m'a permis de battre mon record de 47s seulement !
Il est loin le temps où je mettais 15min dans la vue à ma précédente marque !
J'étais vraiment très content d'avoir pu le faire alors que c'était mal engagé et que la tentation de baisser les bras m'a taquiné l'esprit dés le premier quart de course.


Je suis tout de même un peu déçu, ou disons plutôt dubitatif, de ne pas avoir pu faire mieux. En effet, j'ai pu faire 3:01:39 à Tsukuba en Novembre dernier, alors que j'étais beaucoup moins entraîné, notamment j'étais loin d'avoir retrouvé ma vitesse de base. Je pensais qu'après quelques mois d'entraînement sérieux, les sub3 seraient une formalité. Je retombe sur terre. Et j'essaye de comprendre.


Pas de problèmes de personnel ici. On dépose 100 yens pour le livre de son choix. 


La première chose qui me vient à l'esprit, c'est que la période d'entraînement était un peu trop longue. En effet, cette année, comme l'année dernière, j'ai commencé à sentir une légère fatigue, peut être plus mentale que physique, quelques 3 semaines avant le marathon. Cette année j'ai pu limiter les dégâts, en me reposant un peu plus, mais la prochaine fois, je vais soit raccourcir la période d'entraînement sérieux sur route, en choisissant un marathon plus tôt, soit faire une vrai pause, soit inclure des entraînement plus tranquilles et plus variés, avec plus montagne. J'ai bien essayé de faire un pause, mais j'ai triché, car après 5 jours avec seulement 20km de course à pied, j'ai fait 70km en 3 jours. Tu parles d'une pause.



Je viens de vérifier, et je vois que j'ai commencé à la mi-septembre, juste après l'UTMF tronqué, ce qui fait 6 mois d'entraînements relativement intenses, en tout cas réguliers. Effectivement, c'est long ! Je vais y aller plus cool l'année prochaine.
Je me met peut être un peu trop de pression aussi, parce que justement, j'ai beaucoup travaillé pour faire un résultat sur une course, et j'ai peur de tout gâcher. A Tsukuba je n'avais pas de pression et ça a probablement contribué au bon résultat.
Je vais travailler là-dessus l'année prochaine, y aller plus cool, varier plus, préparation moins longue, moins de pression...on verra ce que ça donne :)





Yuki était inscrite sur le marathon aussi, mais son état ne lui permettait pas de faire les 42km, elle avait donc décidé dés avant le départ de s'arrêter à mi-course, ce qu'elle a fait, non sans un pincement au cœur, car ce n'est jamais agréable d'abandonner une course.





Il a fait très beau et nous avions une vue magnifique sur le mont Fuji, mais sur un marathon, c'est compliqué d'admirer le paysage, donc je n'en ai profité que quelque secondes, quand d'un seul coup je l'ai vu là, devant moi, immense, puis je me suis re-concentré sur moi-même car il me semble que je n'aurais pas pu garder le rythme sans cela. C'était vers le 25ème kilomètre, et c'était déjà une lutte pour ne pas faiblir.





Il a fait même un peu chaud, mais c'était prévu, c'est pourquoi je me suis appliqué à boire à presque tous les ravitaillements, très nombreux, ce qui est certainement l'origine de quelques secondes perdues, mais ce qui m'a peut-être aussi permis de ne pas exploser avant la fin.

Avec les autres nambanners


Toutes les photos ici.

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