lundi 1 mars 2010

Marathon de Tokyo : pas de miracle

J'ai tenté. Ça n'est pas passé. 3:39:31.
Je ne sais pas encore mon classement, mais voici mes temps de passage :

 

Les premiers 5km sont lent car le temps pour passer la ligne est inclu (environ 1'40'' pour mois), ainsi que le temps de trouver son rythme parmi la foule.

J'espérais que les derniers jours de repos allaient me permettre de récupérer un peu de mes douleurs aux jambes. Ce fut le cas: elles ne sont apparues qu'au 10ème km, au lieu du 3 ou 4ème km habituellement. Le problème c'est qu'il en restait 32km...que j'ai couru avec deux bouts de bois glacé à la place des jambes. Car en plus, il faisait un temps pourris. On a perdu 6 degré depuis la veille. 5°C et la pluie, mélangée à de la neige parfois. Tout le long du parcours. Un peu de vent mais pas trop. On ne va pas se plaindre par rapport à la tempête en France ! On attendait aussi un tsunami, à cause du tremblement de terre au Chili, mais il est arrivé plus tard dans l'après midi. Avec le soleil.

Malgré l'apparition de la douleur, j'ai continué sur le rythme de 3h15-3h20 espérant que ça ne m'empêcherait pas d'avancer. J'ai pu passer au semi dans les temps (1h40). Puis petit à petit c'était de plus en plus dur, et j'ai ralenti continument jusqu'à la fin, essayant de relancer un peu parfois, en vain. Les derniers km, je ne mesurais plus ma vitesse en km/h, mais en nombre de personnes qui me doublaient à la seconde :) 10/s, ah c'est dur ! 5/s, ah ça va un peu mieux :) C'était ça le plus frustrant, mais une fois qu'on s'y est habitué, ça va.

A part les jambes, la forme générale n'était pas mauvaise. J'ai mangé un peu vers la faim, mais plus pour me faire un petit plaisir que par nécessité. J'ai bu un peu à tout les ravitaillements (tous les 2,5km) avec de la boisson énergétique tous les 5km. Ça suffit pour un marathon.
Soyons positif, il y avait plein d'endroits où je n'avais pas mal :) Pas mal  au ventre (comme sur certains trails), pas mal aux cou (comme à la CCC),  pas mal au tétons bien que j'ai oublié de mettre du sparadrap pour les protéger, pas mal aux pieds malgré mes baskets Asics 2140 qui me font mal à la malléole gauche depuis que je les ai achetées. A ce propos, j'ai profité de l'énorme stand Asics à l'expo du marathon pour demander s'ils avaient fait des modifications depuis la version précédente. Effectivement, il semble qu'ils aient utilisé un matériau un peu plus dur, et que pas mal d'autres clients se soient plaints des mêmes douleurs que moi. Ils ont refait des modifications pour la version suivante. Voilà comment on fait marcher le commerce.

Comment ? Quel est ce murmure d'impatience que je perçois déjà depuis quelques minutes. "Bon d'accord, on a compris, Eric n'était pas en forme, il fera mieux la prochaine fois, mais nous ce qu'on veut savoir c'est comment s'en est sorti Yuki, pour son premier marathon !". Ok, ok,  j'arrête - temporairement - de m'apitoyer sur mon sort pour vous dire que Yuki a terminé son premier marathon en moins de 4h ! Officieusement...et oui, sur son chrono, qu'elle a démarré à son passage sur la ligne, elle fait 3h59 et quelques. Le problème c'est que le temps officiel démarre au moment du coup de pistolet, et entre celui ci et son passage sur la ligne se sont écoulées plus de 3min. Son temps officiel est donc 4:03:30. Ce qui est de toute façon remarquable. Franchement à la fin, quand je me trainais à 7 ou 8km/h, je m'attendais à tout moment à la voir débouler comme une flèche. C'était le dernier objectif qui me restait: ne pas me faire doubler par Yuki ! :)

Voici ses temps de passages :


Elle aussi a ralenti sur la fin. Elle n'a pas trop souffert. Juste, ça n'avançait plus.

Les parents de Yuki sont venus nous voir. On ne s'y attendait pas car il pleuvait et qu'ils n'avaient pas l'air très chauds pour venir. J'ai donc été surpris quand vers le 30km, j'ai entendu des "Erikku, Erikku !!". J'ai tourné la tête et c'était le père de Yuki. Yuki aussi les a vu. C'est sa mère qui nous a repéré. Ça ne devait pas être facile dans toute cette foule. Bravo ! On s'est aussi croisé deux fois avec Yuki. La première fois, c'est moi qui l'ait repérée. Les quelques minutes pendant lesquelles je la cherchais, de l'autre côté de la route, mon fait oublié les mauvaises conditions et m'ont donné un regain de forme. Temporaire bien sur...La deuxième fois, c'est Yuki qui m'a vu.

L'organisation était bonne, à part un ou deux bémols. D'abord nous obliger à rentrer dans les blocs de départ 25min avant le départ de la course, dernier délai. Sinon on doit aller tout au fond.  En effet, les zones de départ sont divisés en blocs selon les objectifs de temps que l'on a indiqué lors de l'inscription. C'est une bonne idée, même si ça dépend de l'honnêteté ou du réalisme des gens. Malheureusement les gens ne sont pas plus honnêtes au Japon qu'ailleurs et j'ai du doubler des centaines, voir des milliers de personnes dans les premiers km(*). Je ne me souviens plus exactement l'objectif que j'avais indiqué, mais c'était quelque chose entre 3h et 3h15. Et mon rythme sur les 5 premiers km n'était pas supérieur au rythme nécessaire pour réaliser ce temps. Théoriquement je n'aurai donc pas du être obligé de doubler tant de monde. J'étais dans le bloc B et Yuki dans le bloc D. Même Yuki a doublé beaucoup de gens du bloc A. Mais ceci n'est pas une critique pour l'organisation, c'est juste pour dire qu'on était organisé en blocs, et l'accès aux blocs étant séparés, il n'y a pas trop de difficultés pour accéder au départ, malgré le nombre important de coureurs (35000 en comptant les 5000 coureurs du 10km). Un dernier délais de 10min avant le départ me semble donc largement suffisant, surtout que beaucoup de gens n'attendent pas le dernier délais, afin d'avoir une meilleur place. On s'est donc caillé sous la pluie sans bouger pendant 30min. Sauf les élites bien sur qui rentraient au dernier moment. Cela dit même avec un dernier délai plus tardif, on se serait caillé quand même, entassés sous les rares abris disponibles.
Ça manquait aussi un peu de toilettes au départ.
Je ne liste pas tous les bons points, il y en a trop.

Au niveau de paysage, c'est moyen. C'est probablement mieux pour quelqu'un qui ne connait pas Tokyo, mais tout de même, je trouve que ça manque un peu de variété. J'aurai aimé passer dans des parcs pour changer. On était tout le temps dans des grandes rues et les grandes rues à Tokyo ne sont pas franchement de toute beauté. Mais bon 35000 personnes, c'est dur à gérer. En plus, quand on court on ne voit pas tout. J'ai raté la nouvelle tour de Tokyo, qui est en construction. Je crois qu'elle fera plus de 500m.

Au niveau des encouragements, très bien. Malgré la pluie et le froid, le public était nombreux et enthousiaste, même si les mots d'encouragement étaient toujours les même "Gambare !" ou "Fighto". La créativité se trouvait ailleurs: dans les costumes des participants, et parfois du public. Les japonais adorent se déguiser, y compris quand ils courent. C'est un peu vexant de se faire doubler par quelqu'un avec un énorme kangourou sur le dos (pour le coup, c'était pas un japonais), mais quand on n'avance plus, ça occupe de regarder tout ça.

Maintenant, deux semaines de repos et une reprise toute en douceur. Prochain objectif, le challenge cap vert aventure, le 21 mars (si le chti le veux bien!).

(*) Correction : mon côté pessimiste s'est un peu trop laissé aller. Les gens ne sont pas si malhonnêtes. Après lecture du blog d'Erwan (http://ameblo.jp/elb/), un français vivant au Japon, licencié dans un club d'athlétisme et ayant participé également au marathon de Tokyo, j'ai compris que les licenciés avaient le privilège de partir devant, apparemment, quelque soit leur niveau.



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