jeudi 18 février 2010

Dimanche 14 février : Iriomote Traverse 1

Toutes les photos ici.

Ce jour là on a prévu de faire la traversée de l'île d'ouest en est par le seul sentier qui existe. Il faut d'abord prendre un bateau qui remonte la rivière sur quelques km. Il reste ensuite 18km à pied pour passer de l'autre côté de l'île, ce qui semble tout à fait abordable pour deux trailers émérites comme nous :) Les 2 premiers km sont faciles. Ils nous conduisent à deux cascades. C'est après que ça se gâte. Mais nous n'en sommes pas encore là.



Le premier bateau est à 9h. Les horaires de passage du bus à l'arrêt correspondant sont 8h ou 8h55. On peut assurer et attendre 1h là bas ou prendre des risques et perdre 1/2 heure jusqu'au départ du bateau suivant. On a pris le second bus. Je pensais vraiment que l'horaire était fait pour que le gens qui prennent le bus de 8h55 puisse prendre le bateau de 9h. Je me mettais le doigt dans l'oeil. Le bus a eu 5 min de retard et on a raté le bateau d'1 min. Depuis le pont on voyait le bateau qui était encore à quai, donc ils ont vu le bus arriver aussi. Mais au Japon, l'heure c'est l'heure et ils sont partis à 9:00. J'ai fait comprendre mon mécontentement au cas où ça les fasse un peu réfléchir, sans trop d'espoir tout de même.
A un moment je me suis cru dans un film. D'abord le bus qui est rarement en retard avait 2min de retard alors que c'était l'une des première station et qu'il  n'y avait encore personne dedans. Ensuite il y avait 4 ou 5 vieilles personnes à notre arrêt qui ont mis un peu de temps à monter, mais surtout, l'arrêt précédent celui du bateau, une très vieille personne attendait, avec une canne. Elle a bien mis deux minutes pour monter et s'installer dans un siège. En plus les autres avaient pris les sièges pour handicapés et personnes âgés mais pas un n'a cédé sa place, y compris le jeune. Bref, je voyais au ralenti s'envoler nos chance d'attraper le bateau, c'était presque drôle.

Ensuite la caissière de l'entreprise de bateau nous a saoulé, mais j'avoue à juste titre cette fois, pour nous dissuader de traverser l'île. En fait il faut prévenir les autorités compétentes quand on veut traverser l'île. Il y en a deux: les eaux et forets et la police ou quelque chose comme ça. Nous ne l'avions pas fait. Et il faut le matériel  nécessaire. Je suppose qu'on avait pas tout. Il y a un serpent venimeux sur l'île, le "habou". Il est nocturne et c'est pas la saison donc on avait très peu de chance de
le rencontrer. La caissière nous demande si on a tout le matériel. On lui dit que oui. Après elle nous dis de téléphoner aux autorités compétentes. On n'a pas de téléphone portable et en plus ils auraient surement essayé de nous dissuadé eux aussi. Alors on dit à la caissière que nous ne feront pas la traversée, dans l'idée d'essayer quand même. Mais elle nous dit que la compagnie de bateau nous attendra, donc il ne faut vraiment pas traverser. On abdique. En fait on n'a même pas le droit de rentrer dans la jungle, mais celui là on va le prendre quand même. On va faire un petit bout de ce côté de l'île aujourd'hui et une autre partie de l'autre côté de l'île demain.

Le bateau remonte donc la rivière sur quelques km, ralentissant parfois pour nous montrer la mangrove. Après son appontement, il faut marcher deux km pour voir une première cascade, puis une deuxième. Là, 99% des gens s'arrêtent.

 
  
  
 
 
 

Nous on va continuer un peu. D'abord un km le long de la rivière sur des rochers hyper glissants.

  
 

 Ensuite commence la jungle. Et c'est vrai que le sentier n'est vraiment pas facile. Très étroit, accidenté, avec beaucoup d'obstacles et très humide, surtout qu'il pleuvait un peu parfois. Donc on avance pas très vite. En fait on avance vraiment très lentement parce que Yuki veut vraiment éviter tout problème, pour ne pas se faire disputer par la suite. On fait quasiment du 1km/h ! Du coup on ne va faire qu'un km et quelques dans la jungle. Mais c'était sympa. On se sent vraiment isolé. C'est calme, mystérieux presque. On ne voit quasiment aucun être vivant à part les végétaux, qui ne manquent pas eux. Même pas des insectes. Une fois j'ai cru voir une grenouille s'enfuir en silence, mais je ne suis pas sûr. J'ai l'impression que tous les animaux essayent vraiment de se faire le plus discret possible là dedans. Ou bien ça s'anime la nuit. Il faut dire que ce n'est pas la saison des insectes, et je m'en suis plutôt réjouit. On avait déjà du mal avec les plantes, alors s'il fallait affronter en plus moustiques et autres araignées, c'est du 500m à l'heure qu'on aurait fait. Donc pour une première expérience dans la jungle, je me suis dit qu'une jungle japonaise bien tranquille sans méchantes bebettes, juste un serpent qui dort, sans grosses araignées, c'était pas mal pour un début.

 
  
  
  
 

 Après, retour par le bateau, puis on a joué un peu avec les "tontonmi" et les crabes en attendant le bus. Le tontonmi sont marrants. Ils sont au bord de l'eau. Au début ils s'enfuient, puis se rapprochent et viennent même nous picorer le bout du doigt. Mais pas moyen de les attraper, ils sont trop rapides. Mais ils reviennent toujours. On dirait que ça les amuses. J'en ai quand même eu un finalement, à force de persévérance et de ruse. Je faisais des faux mouvements d'attaque pour l'habituer et finalement j'ai attaqué. Je l'ai balancé sur la rive, et avant qu'il sache où il était (car je rappelle qu'ils sont presque aussi rapides sur terre que dans l'eau), je l'ai ramassé, lui et un bon paquet de sable avec. Il a d'abord fait le mort, puis il a essayé de s'échapper. Je l'ai relâché, et il est resté près du bord. Peut être voulait il une revanche. Moi ça allait comme ça, j'avais déjà suffisamment perdu.

 

Il y a aussi des milliers de trous sur la rive de la rivière. Si on reste immobile un moment, on voit les crabes en sortir un part un. Au moindre mouvement, ils rentrent dans leur trous. C'est des petits crabes, 2 ou 3 cm de long, mais ils grouillent de partout.

 

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